Collonges-la-Rouge, Turenne et Sauveterre-de-Rouergue

Quand je pars en voyage, j’aime pouvoir prendre mon temps… et j’aime me laisser surprendre par des découvertes inattendues. L’an dernier, sur la route des vacances, nous avons pu combiner les deux plaisirs : voici trois villes, une redécouverte et deux surprises. Je vous propose de faire halte à Turenne et Collonges-la-Rouge en Corrèze, et à Sauveterre-de-Rouergue dans l’Aveyron.

Retrouvailles avec Collonges-la-Rouge

Il y a assez longtemps, nous avions déjà visité Collonges-la-Rouge, petite ville au grand patrimoine. Lorsque l’occasion s’est présentée l’an dernier, nous n’avons pas hésité à faire un petit détour pour y retourner.

Collonges-eglise

La première fois, c’était un jour de grande affluence, probablement au mois d’août, sous le soleil et avec la foule. Cette fois-ci, nous étions début septembre, assez tôt le matin, sous un ciel plutôt gris. Autant dire que la visite a pu se faire tranquillement, et cette impression d’être hors du temps était très forte dans les ruelles de la petite cité.

Collonges-porche

Collonges-passage

Collonges-maisons

Si certaines de ses maisons médiévales en grès rouge racontent des histoires de prospérité ancienne, c’est normal : c’était le lieu de résidence de plusieurs hauts fonctionnaires de la Vicomté de Turenne (j’en parlerai un peu plus loin). Et du 12e au 19e siècle, la vigne contribuait à la richesse et la réputation de Collonges, jusqu’à la destruction des vignobles par le phylloxéra en 1880. Exode rural, maisons qui se dégradaient… il a fallu plusieurs décennies avant que la ville connaisse une renaissance et une large reconnaissance pour son patrimoine exceptionnel.

Turenne, la belle surprise

Allez, je vous raconte tout. Jusqu’au 7 septembre dernier (2019), je ne connaissais pas du tout Turenne. Ce jour-là, je suis restée bouche bée, dans la salle de petit déjeuner de l’hôtel où nous avions fait étape sur la route du Sud, devant une affiche montrant une cité d’aspect médiéval, dominée par son château. C’était Turenne. Vérification faite : une halte dans cette ville médiévale était tout à fait compatible avec le crochet à Collonges-la-Rouge ! Les deux petites villes sont voisines à vol d’oiseau, même si la route doit contourner une des nombreuses collines de cette région.

Turenne-vue-generale-avec-chateau

Coiffées d’ardoise ou de lauzes, les maisons de différents siècles se serrent dans les ruelles raides et autour des places, au pied du château. Le donjon, très massif, date du 13e siècle : pas de chichis, tout pour la défense !

Turenne-avec-chateau

Turenne-place

Turenne-toits

Le village s’enorgueillit d’une histoire assez exceptionnelle. Les premiers seigneurs de Turenne sont attestés dès le 9e siècle ; ils régneront sur le Limousin, le Périgord et le Quercy pendant des siècles. Jusqu’en 1738, la Vicomté de Turenne, extrêmement prospère, sera quasiment un état dans l’État, battant même sa propre monnaie. La belle histoire se terminera exactement le 8 mai 1738, lorsque Turenne est vendue au roi de France pour… rembourser les dettes de jeu du dernier vicomte ! Aujourd’hui encore, les habitants (environ 850) s’appellent les Vicomtins, en souvenir de la Vicomté.

Turenne-vue

Turenne-manoir

Halte à Sauveterre-de-Rouergue

Troisième halte et deuxième surprise : Sauveterre-de-Rouergue. Lors de nos vadrouilles en septembre dernier sur les routes du Lot et de l’Aveyron, nous étions très attentifs au riche patrimoine de cette région. Un panneau indiquant une bastide royale ne pouvait donc pas nous laisser indifférents ! C’est ainsi, tout à fait par hasard, que nous avons découvert la bastide de Sauveterre-de-Rouergue.

Sauveterre-bastide-1

Située sur le plateau du Ségala, entre Rodez et Albi, c’est une des quelques 350 bastides du Sud-Ouest, ces « villes nouvelles «  de la fin du Moyen Age avec un plan en damier et une grande place centrale bordée de couverts. La ville, fondée par Guillaume de Mâcon, sénéchal de Rouergue, pour le roi Philippe le Hardi, a gardé son plan originel de 1281.

Je garde un excellent souvenir de notre déambulation dans ses ruelles pavées et sur la magnifique place entourée semble-t-il de 47 arcades (je n’ai pas compté). L’ensemble a vraiment un charme fou ! C’était un début d’après-midi très ensoleillé, très calme, et seules quelques voitures nous rappelaient que nous n’avions pas été transportés d’un coup de baguette magique au 13e siècle.

Sauveterre-facades

Sauveterre-arcades

Collonges-la-Rouge, Turenne et Sauveterre-de-Rouergue font partie de l’association des Plus Beaux Villages de France. Ce label est né à… Collonges-la-Rouge ! Au début des années 1980, Charles Ceyrac, le maire de l’époque, avait eu l’idée de protéger et de promouvoir le patrimoine remarquables des petites communes et de lutter ainsi contre la désertification rurale. Aujourd’hui l’association compte 159 villages répartis dans 14 régions et 70 départements.

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