Je ne connais pas « la » ville rose, Toulouse, mais l’été dernier sur la route des vacances, j’ai fait halte dans « une » ville rose, Albi. Juste quelques heures pour flâner dans la vieille ville et surtout pour visiter Sainte-Cécile, la plus grande cathédrale en briques du monde. Elle est classée patrimoine mondial UNESCO avec l’ensemble architectural « la Cité épiscopale d’Albi » dont elle fait partie.
Avant d’y arriver, traversée du Pont Vieux, édifice millénaire…

… et petite promenade dans le vieil Albi aux ruelles médiévales et hôtels Renaissance.


Puis la rencontre avec Sainte-Cécile. Comme elle est bâtie sur un éperon rocheux dominant le Tarn, on la voit de loin… et quasiment de partout !

C’est un bâtiment énorme, austère, très surprenant avec ces murs qui montent à l’assaut du ciel (elle fait 40 mètres de haut, les tours du clocher se dressent même à 78 mètres !). La construction de la cathédrale a couvert deux siècles, de 1282 à 1480. Au début du XVIe siècle, un porche monumental a été ajouté au-dessus de l’entrée.

Si j’étais impressionnée par l’extérieur de cette cathédrale, j’étais littéralement éblouie par son intérieur et sa richesse décorative incroyable ! Là aussi, Sainte-Cécile aligne des superlatifs : elle possède le plus grand ensemble français de fresques de la Renaissance et c’est la seule cathédrale d’Europe aux murs et voûtes entièrement peint, ce qui représente une superficie de plus de 18 000 m². Ajoutez la flamboyance du jubé, sa dentelle de pierre, ses dizaines de statues en pierre polychrome dont 72 anges… j’ai passé un long moment au milieu de toute cette beauté.
Et puis j’ai vu cet ange, j’avais presque l’impression que nos yeux se sont croisés : mais pourquoi il me regarde avec cette expression tellement hautaine ?

Une dernière photo avant de quitter Albi : une façade percée de multiples fenêtres. Avez-vous vu que pratiquement à chaque fenêtre, les volets présentent une position légèrement différente ? Je me demande encore si c’était tout simplement le hasard, ou si j’étais tombée sur un code secret dans la cité des Albigeois…

Le Sidobre : le pays où les rochers ont des noms
Après ces quelques heures au cœur de l’histoire d’une ville extraordinaire, j’ai continué ma route pour passer deux jours dans le Sidobre. Ce massif est situé à environ 50 km d’Albi, mais on pénètre dans un univers complètement différent. Et un autre superlatif : le Sidobre est le plus grand massif granitique d’Europe, et le premier centre français de production de granit, loin devant la Bretagne, autre pays de granit. Je confirme que dans le Sidobre ils savent travailler le granit : ils en font même des transats et des aires de pique-nique !


Mais ce qui nous avait attirés dans ce joli coin, qui mériterait d’être plus connu, ce sont les innombrables formations rocheuses, dues à de longs processus d’érosion. Une multitude de sentiers balisés permet de les découvrir. Elles sont vraiment très impressionnantes, même si les noms donnés sont parfois un peu fantaisistes et la ressemblance, disons, peu évidente. Va pour le rocher de l’Oie et le Chapeau de Napoléon que l’on reconnaît facilement…


… ces trois-là, je les ai moi-même baptisés « vaches au repos »…

… mais je n’ai pas vraiment vu de rochers ressemblant à un billard, un éléphant ou au fauteuil du diable (pour ce dernier j’avoue que je manque de références). Peu importe, j’ai fait de superbes découvertes tout en essayant de ne pas me perdre dans ce gigantesque labyrinthe.
Le rocher le plus célèbre est la « pierre clouée », Peyro Clabado en occitan. Cette masse de 800 tonnes tient en équilibre sur un roc bien plus petit, et sur une surface d’à peine un mètre carré !


Et puis j’ai fait connaissance avec des « pierres » exceptionnelles : des statues-menhirs. J’avoue que je n’en avais jamais entendu parler, pourtant ce sont les plus anciennes représentations de l’homme en grand format que l’on connaît en Europe occidentale. Elles ont (environ) entre 4 000 et 5 500 ans ! Plus de 100 statues-menhirs ont été trouvées depuis la fin du 19e siècle dans le Tarn et des départements voisins ; elles sont conservées dans différents musées, mais des copies de plusieurs statues-menhirs ont été érigées autour de la Maison du Sidobre. En granit, évidemment !


Pour finir, une halte contemplative au lac du Merle, point de départ de plusieurs randonnées. J’ai beaucoup aimé l’atmosphère un peu mystérieuse de ce lac au milieu de la forêt, avec toutes ces pierres rondes à moitié immergées. Je cherche encore quels noms on pourrait leur donner…
