A comme… Atlantique

Comme tout le monde à Saint-Nazaire, je parle souvent du « bord de mer », du chemin des Douaniers qui « longe la mer ». Mais parfois je me fais reprendre, il y a toujours  quelqu’un qui précise, un peu doctement, qu’à Saint-Nazaire « ce n’est pas la mer mais l’océan ». C’est vrai, ici la vue s’ouvre – magnifiquement – sur l’océan Atlantique, le deuxième plus grand océan du monde derrière le Pacifique.

Droit devant, c’est l’Amérique du Nord… la table d’orientation installée sur la Pointe de Congrigoux à Pornichet, à quelques centaines de mètres de la plage nazairienne des Jaunais, nous le dit bien.

L’Atlantique est grand, très grand. Mais grand comment, exactement ? Tout dépend si on inclut dans les mesures les « mers bordières » (dont la Méditerranée, la Baltique, le Golfe du Mexique…) et l’océan Arctique. Tout cela compris, on atteint un chiffre assez vertigineux : l’Atlantique dans sa globalité représente une superficie de 106,4 millions de km² ! C’est simple, les masses d’eau de l’Atlantique recouvrent un cinquième de la surface de notre planète bleue. Voilà, vous pourrez briller en société !

Entre nous, certains jours de grand soleil on se croirait plutôt au bord de la Grande Bleue, lorsque la mer –pardon,  l’océan – s’étire paresseusement sous un ciel d’un bleu insolent qui lui rend bien la couleur… Peut-on imaginer plus beau terrain de jeu, toute l’année, pour tous, en toute simplicité ?

 

Mais ce calme vole parfois en éclats lorsque l’Atlantique sort le grand jeu. Plus de trace alors de cette mer aimable qui concède tout juste quelques crêtes blanches pour rehausser son bleu infini. Ces jours-là, la mode est résolument au gris et au blanc. Les rouleaux incessants se jettent contre le rivage, l’écume vole, on peine à se tenir debout. Le bruit des vagues qui est si apaisant par une chaude journée d’été se fait mugissement, hurlement, vacarme et menace. Quel déchaînement… et quel spectacle magnifique !

Oui, un spectacle magnifique que j’aime et dont je ne me lasse pas. Mais je sais aussi que nous allons, à plus ou moins long terme, nous trouver face à la montée des eaux et des submersions qui risquent de modifier durablement notre littoral. On est un peu aux premières loges…

Pour le moment, on est tout simplement bien « au bord de mer ». J’apprécie les plages, les sentiers, les vues ; j’aime les lumières et les ambiances ; le calme et la tempête ; le flux et reflux des marées. C’est pourquoi je voulais lui rendre hommage, à cet Atlantique de toute beauté qui baigne notre quotidien à Saint-Nazaire.

Saint-Nazaire la transatlantique

Et bien sûr il ne faut pas oublier le rôle primordial que l’Atlantique a joué dans l’histoire de Saint-Nazaire de ces dernières 150 années. Un port transatlantique dès 1862, avec des lignes régulières vers le Mexique, les Antilles, Panama jusqu’aux années 1920/30 ; un chantier naval d’où sortiront les légendaires paquebots de ligne de la Compagnie Générale Transatlantique, et notamment les géants de la ligne Le Havre – New York, des célébrités comme Ile-de-France (1927), Normandie (1935), le France de 1912 et celui de 1962… Si vous voulez en savoir plus, Saint-Nazaire Renversante vous raconte cette histoire passionnante à Escal’Atlantic et à l’Ecomusée.

Les paquebots construits aujourd’hui aux Chantiers de l’Atlantique ne sont plus des paquebots de ligne, même si le Queen Mary 2 (2013) a encore chaque année des traversées de l’Atlantique à son programme. Non, les paquebots de croisière d’aujourd’hui n’empruntent plus les lignes d’autrefois ; ils sillonnent toutes les mers du globe à la recherche de destinations toujours plus attractives. Mais comme tous leurs ancêtres construits à Saint-Nazaire, ils quittent leur port de naissance par la voie royale : l’estuaire de la Loire et l’océan Atlantique.