O comme… Oides

Cela fait 5, 6 ans que j’ai commencé à les voir un peu partout, surtout quand je me promenais sur le chemin côtier de Saint-Nazaire : de drôles de petits personnages bleus, d’un dessin tout simple mais au regard expressif. Peints à l’aérosol sur des murs en béton délaissés ou directement sur des rochers, ils étaient signés « les Oides ». Prononcé « Ouade » ou « Oïde » ? Aucune idée, jusqu’à ce que j’apprenne plus tard que cela voulait dire « doigts » en verlan (du coup j’ai compris comment il fallait prononcer leur nom). Mais oui, cette forme très simple, ce n’est rien d’autre qu’un… bout de doigt !

Et pourquoi des personnages réduits à leur plus simple expression, en forme de bout de doigt ? « A l’époque, je venais du graff, du lettrage, je ne savais pas très bien dessiner, explique Charles Cantin, le créateur des Oides. Cette forme très simple s’est imposée ». Les premiers Oides étaient numérotés, de 1 à 500. « Cette série m’a permis de me faire la main en quelque sorte, de trouver mon style. Je ne renie pas les 500, mais bon, il y en a certains que j’ai du mal à regarder maintenant. Il fallait passer à autre chose ». C’est ainsi que Charles, maîtrisant de plus en plus son expression, a commencé à mettre en scène sa petite tribu dans des fresques.

Les Oides en fresques

Ces fresques, Charles les réalise dans l’espace public mais aussi à la demande de particuliers, d’écoles, et même à l’invitation de Saarlouis, la ville allemande qui est jumelée avec Saint-Nazaire (voir ici la vidéo de son travail sur place). L’imagination est au rendez-vous, l’envie de faire vivre toutes sortes d’histoires aux petits personnages bleus, pour notre plus grand plaisir.

Les Oides se prêtent à toutes les facéties. Ils jouent aux pirates…

… ou prennent pour terrain de jeu un avion qui aurait bien du mal à décoller.

Ils sont sur les réseaux sociaux…

Cette fresque « instagramable » se trouve à Saint-Michel-Chef-Chef, toutes les autres photos ont été prises à Saint-Nazaire.

… et participent aux jeux télévisés, sous les yeux d’un ancêtre :

Certains sont gourmands et apprennent à faire des crêpes :

Parfois on devine même que les Oides ont une vie sentimentale :

Les « ancêtres », quant à eux, sont toujours là même si certains sont petit à petit réclamés par la nature environnante, l’air marin les grignote tout doucement. « Pas grave, ça fait partie du jeu. Le street art, c’est aussi l’art de l’éphémère », souligne Charles. D’ailleurs lors du premier confinement, au printemps dernier, il a créé une peinture par jour… pour l’effacer le lendemain et recommencer pendant toute la durée du confinement !

Au détour d’un chemin

Mon œuvre préféré, c’est une palissade longue de plusieurs dizaines de mètres qui longe un petit chemin descendant vers le bord de mer. Tout le petit peuple des Oides, ou presque, vous y attend. En voici quelques-uns :

Où exactement se trouve cette palissade ? Quelque part entre Gavy et Saint-Marc-sur-Mer… cherchez, cela fait partie du plaisir (un indice : l’arrêt de bus Fort de l’Eve est tout près) ! C’est cela aussi que j’aime, retrouver mes chouchous lors d’une promenade, au détour d’un chemin. « Tiens, des Oides ! ». Le petit théâtre bleu du street-art de Saint-Nazaire ne manque jamais de me faire sourire. Alors, longue vie aux Oides !


Pour suivre les projets de Charles, à Saint-Nazaire et ailleurs, seul ou avec d’autres graffeurs, n’hésitez pas à aller voir la page Facebook des Oides. Vous y trouvez aussi, entre autres, une carte avec les implantations des Oides seuls et des fresques (essentiellement à Saint-Nazaire, mais pas uniquement), et une jolie vidéo présentant la palissade bleue.


6 commentaires sur “O comme… Oides

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  1. Bonjour
    Je suis une grande fan des Oides , je viens d’en apprendre beaucoup sur leur créateur que j’ai pu rencontrer une fois à Lorient ..le partage avait été vraiment très interessant
    Merci pour votre article
    Bonne soirée

    J’aime

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