B comme… Brière / La Chaussée Neuve

Vous avez sans doute déjà remarqué que la Brière tient une place importante sur mon blog. Eh oui, j’aime autant me promener en Brière que le long de la côte. Le port de La Chaussée Neuve, à la sortie de Saint-André-des-Eaux, figure en (très) bonne position parmi mes endroits préférés en Brière. Et ce surtout en hiver et au printemps, lorsque je peux avoir la sensation de l’avoir presque pour moi toute seule.

L’été c’est très animé, La Chaussée Neuve étant un des hauts lieux pour les promenades en chaland jusqu’au cœur du marais pour de belles découvertes. Dès qu’il fait beau (et surtout sec !), le site invite aussi à la promenade ou la randonnée, comme le circuit Terre Brière, une boucle de 13 km, ou le Tour de Brière, une rando sur trois jours. Pour retrouver toutes les propositions et les coordonnées des promeneurs en barque, cliquez sur cette page du site web du Parc de Brière.

Paysage d’eau

L’hiver, j’aime le grand calme de cet endroit, le temps est comme suspendu. D’accord, pour les promenades, ce n’est pas le moment : il y a de l’eau partout, les chemins sont soit trop boueux soit carrément inondés, et même les tracés des canaux disparaissent sous des étendues d’eau éphémères.

Heureusement la butte, avec sa table d’orientation, reste toujours accessible. Elle se trouve à environ 200 mètres du parking de La Chaussée Neuve et culmine à … allez, 4 ou 5 mètres, peu importe, cela suffit pour dominer les environs. Des clochers au loin, côté Saint-Joachim et Saint-Malo-de-Guersac, et au premier plan une nature unique où touffes d’herbe et étendues de roseaux émergent d’un sol spongieux, plus ou moins imbibé d’eau. L’hiver les oiseaux règnent en maîtres discrets sur le marais. Hérons, aigrettes, sternes, vanneaux, ibis et bien d’autres montrent parfois juste le bout du bec. Jumelles indispensables pour bien les observer !

D’autres animaux se montrent plus volontiers. Des oies en escadrons caquetants, une chèvre curieuse, et de nombreux chevaux qui sont visiblement contents d’être ici chez eux, au grand air sur les prés, qu’ils soient secs ou inondés.

Autre attrait pour moi : en hiver La Chaussée Neuve est le royaume du chaume ! Un des derniers coupeurs de roseaux de Brière entrepose ici sa récolte pour aérer et faire sécher le chaume destiné à couvrir par la suite quelques toits briérons (vous pouvez retrouver ici mon article Chaumières et chaumiers pour en savoir plus).

Des moments d’exception

Et parfois cette Brière, si ouverte et en même temps si secrète, vous fait vivre des moments de grâce. Venir à La Chaussée Neuve par un froid matin d’hiver pour voir le soleil se lever sur un paysage pris dans le givre en est un.

Plus près du printemps, par une belle journée ensoleillée, j’ai découvert un paysage qui flotte littéralement entre terre et eau. Regardez comment il semble perdre toute pesanteur, hésiter entre le ciel et son reflet sur un miroir d’eau à peine frémissant. Vous comprenez pourquoi j’y retourne encore et encore ?


Un port en Brière ? Au milieu des marais ? Mais oui, et La Chaussée Neuve n’est pas le seul ! Avant la construction de quelques rares routes, le bateau constituait autrefois le seul moyen de communication et de commerce entre les communes briéronnes de part et d’autre du marais. Les chalands et les blins (bateaux plus grands, souvent équipés de voiles) pouvaient transporter de la tourbe ou des produits maraîchers, du fourrage pour les bêtes ou même du fumier. Le port de Rozé, situé au carrefour du Brivet et d’un des principaux canaux, la liaison est-ouest entre Rozé et Bréca, était tourné aussi « vers l’extérieur », et non seulement l’intérieur du marais. Par le Brivet, le port de Rozé avait un débouché sur la Loire, et l’exportation notamment de la tourbe vers Nantes constituait un commerce important. C’est aussi le long de cette rivière que s’est développée une activité de construction navale, la marine en bois du Brivet. Mais ceci est une autre histoire…

Vu ici « à ras de chaland », le canal de Rozé à Bréca, tout droit et long d’environ 5 km , n’a été créé que dans les années 1930 ; d’autres canaux, sans parler de tout le labyrinthe des piardes et curées, coupis et roselières, sont bien plus anciens.

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