E comme… estuaire / 3 – Au sud, un canal s’est perdu

Pour ce troisième article de ma série d’articles sur l’estuaire de la Loire, je vous emmène encore une fois vers les plus beaux points de vue. Cette fois-ci on part sur la rive sud, entre Saint-Brevin et La Martinière, mais aussi à la découverte d’un canal, presque parallèle à la Loire, dont les grandes heures datent de plus d’un siècle.

D’abord il faut traverser le pont de Saint-Nazaire. Evidemment, du haut du pont on domine l’estuaire, le point de vue est très beau… mais c’est dangereux avec la circulation qui vous frôle de près, donc ce n’est pas une bonne idée d’y monter à pied ou à vélo (en voiture il est strictement interdit de s’y arrêter).

Vues sur Loire à Saint-Brevin et Corsept

Il faut s’arrêter juste après le pont, à Saint-Brevin-les-Pins. Là il y a deux promenades le long de l’estuaire que j’aime beaucoup. L’une part du fort de Mindin (et du Serpent d’océan) en direction du large, longeant des plages et une zone naturelle protégée. Ici l’estuaire me paraît intime et sauvage à la fois, solitaire, mais aussi s’animant toute l’année avec les adeptes de la glisse. Ça sent déjà l’océan…

L’autre promenade remonte le fleuve à partir du pont. Idéal pour jouer avec les perspectives des pêcheries et pour profiter de belles vues sur le pont. En face, rive nord, s’étirent les grands terminaux portuaires, puis on aperçoit l’enchevêtrement métallique de tuyauteries, tours et cheminées de la raffinerie de Donges, avoisinant les prés et marais estuariens en une étonnante mosaïque de paysages.

Je reprends la voiture, direction Paimboeuf, mais d’abord une halte à Corsept, à l’ancien port de la Maison Verte. Eh oui, là où aujourd’hui on ne distingue guère plus qu’une écluse, un étier envasé à marée basse et des roselières, se trouvait un de ces nombreux petits ports de Loire dont je parle dans le deuxième article consacré à l’estuaire. La promenade se fait sur une digue, elle aussi constellée de pêcheries.

Paimbœuf, splendeur d’antan

Prochain arrêt : Paimbœuf. De belles maisons des XVIIIe et XIXe siècles témoignent de la grande époque de cet ancien port (j’évoque ce passé dans mon premier article sur l’estuaire). Elles s’alignent face à un mail ombragé et une promenade qui longe le fleuve. J’ai toujours eu l’impression que la Loire coule ici plus tranquillement qu’ailleurs…

D’autres vues s’offrent depuis le phare de la Chaussée-Neuve et l’ancienne cale du Petit fer à cheval. Et bien sûr le Jardin étoilé, ce lieu propice au rêve.

La Martinière et le canal latéral de la Loire

A peine 30 km après Paimbœuf, direction Nantes, je vous propose une dernière halte à La Martinière, à la découverte des bords de Loire et d’un canal. Le « canal maritime de la Basse-Loire », vous connaissez ? Non ? Peut-être plutôt sous son autre nom de « canal de La Martinière »… même si ce nom est un peu réducteur puisque le canal traverse les communes du Pellerin (dont dépend La Martinière) mais également Frossay.

Avec le canal on va s’éloigner de la Loire, restons d’abord un peu en bordure du fleuve. A La Martinière, on est dans la zone « intermédiaire » de l’estuaire, dans un milieu naturel largement préservé. La vue sur la rive nord est saisissante. Avez-vous vu tous les de nids de cigognes dans les arbres ?

Ici vous trouvez aussi le fameux « Bateau mou » qui n’a toujours pas réussi à gagner l’estuaire… ce n’est pourtant pas faute de se pencher par-dessus le mur de l’écluse !

Quant au canal, quelle histoire ! Long de 15 km, il a été creusé entre 1882 et 1892 pour faciliter la navigation dans l’estuaire en contournant la partie la plus ensablée à l’époque. Son ouverture, disait-on, avait « sauvé Nantes de la ruine », mais à peine 20 ans plus tard, le canal était déjà obsolète. Le tirant d’eau n’était plus suffisant pour des navires de plus en plus volumineux, et l’entretien régulier de l’estuaire devenait plus facile avec les nouvelles dragues à vapeur. En 1913, le canal qui avait enregistré environ 10 000 passages de navires, fut donc définitivement fermé ; une petite batellerie fluviale s’y est toutefois maintenue jusqu’en 1943. Dans les années 1920, le canal servait de cimetière aux derniers grands voiliers nantais… Aujourd’hui, le canal de La Martinière remplit encore une fonction importante : c’est l’outil de régulation hydraulique du pays de Retz, des bassins de Grandlieu et de la baie de Bourgneuf.

J’apprécie le calme magnifique, l’ambiance hors du temps, qui caractérisent le canal, ses écluses, les petits cours d’eau autour. Voici une série d’impressions d’une promenade hivernale, avec quelques vaches comme seul voisinage.

Pour en savoir plus

* Dans cet article j’ai évoqué trois œuvres « Estuaire » du Sud-Loire, à Saint-Brevin, Paimbœuf et La Martinière, je vous en dis plus dans mon article sur ce parcours d’art.

* Le canal est aussi propice aux loisirs, par exemple au Migron où est installé Quai Vert, un espace dédié aux loisirs, aux sports de pleine nature et à la sensibilisation à l’environnement.

* Pour connaître plus en détail l’histoire du canal de La Martinière, allez sur le site de l’Association Culturelle du Canal Maritime, qui propose aussi des visites guidées des machineries à La Martinière et aux Champs-Neufs, des ouvrages impressionnants pour le fonctionnement des écluses.


Retrouvez ici mes deux autres articles consacrés à l’estuaire de la Loire :

1 – Tous en bateau !

2 – Question de point de vue

4 – Terre d’Estuaire, l’incontournable visite


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